- commensurable
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• 1361; bas lat. commensurabilis, de mensura « mesure »♦ Didact. Se dit d'une grandeur qui a, avec une autre grandeur, une commune mesure. ⇒ comparable. Lignes, volumes commensurables. Nombres commensurables. ⊗ CONTR. Incommensurable, incomparable.⇒COMMENSURABLE, adj.A.— MATH. [En parlant d'une grandeur] Qui a une partie aliquote commune avec une autre grandeur. Anton. incommensurable. Les nombres entiers sont commensurables entre eux. La diagonale du carré n'est pas commensurable avec le côté (Les Gds courants de la pensée mathématique, 1948, p. 380).B.— P. ext. [En parlant d'une grandeur quelconque] Qui peut être comparée à une autre grandeur par l'emploi d'une unité de mesure commune. Les éléments de la moralité deviennent homogènes, comparables et presque commensurables entre eux (BERGSON, Les Deux sources de la mor. et de la relig., 1932, p. 86) :• ... cette arithmétique qui consiste à compenser nos facultés les unes par les autres, à opposer nos joies et nos douleurs, comme si elles étaient toutes de même nature et parfaitement commensurables entre elles, est une fausse arithmétique.P. LEROUX, De l'Humanité, t. 1, 1840, p. 38.Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. Ca 1375 (ORESME, Liv. du ciel et du monde, f° 56 v° ds GDF. Compl.). Empr. au b. lat. commensurabilis « de mesure commune » (VIe s. ds TLL s.v., 1854, 22). Fréq. abs. littér. :12.DÉR. Commensurabilité, subst. fém. a) Math. Fait qu'une grandeur a une partie aliquote commune avec une autre. Anton. incommensurabilité. L'hypothèse de la commensurabilité impliquerait (...) que la quantité en question [le rapport entre l'hypothénuse d'un triangle rectangle et l'un des côtés] serait à la fois paire et impaire (Les Gds courants de la pensée mathématique, 1948, p. 524). b) P. ext. Fait qu'une grandeur quelconque peut être comparée à une autre par l'emploi d'une unité de mesure commune. Ricardo, dans sa théorie de la rente, a donné un magnifique exemple de la commensurabilité des valeurs. Il a fait voir que les terres arables sont entre elles comme, à frais égaux, sont leurs rendements (PROUDHON, Système des contradictions écon., 1846, p. 71). — []. Ds Ac. 1762-1932. — 1res attest. [ca 1370 commensurableté (ORESME, Polit., 2e p., f° 100c ds GDF. Compl.), seulement chez cet auteur] 1740 commensurabilité (Ac.); de commensurable, suff. -ité; cf. lat. médiév. commensurabilitas (XIIIe s. ds Mittellat. W. s.v.). — Fréq. abs. littér. : 2.commensurable [kɔmɑ̃syʀabl] adj.ÉTYM. V. 1375; bas lat. commensurabilis, de commensurare « mesurer avec », de com- « avec », et mensurare « mesurer », dénominatif de mensura « mesure ». → Mesure, mensuration.❖♦ Didact. Se dit d'une grandeur qui a, avec une autre grandeur, une commune mesure (spécialt, une partie aliquote commune). ⇒ Comparable. || Lignes, volumes commensurables. || Nombres commensurables.0 (…) c'est par la monnaie que les biens d'espèces diverses deviennent commensurables, et peuvent se comparer.Rousseau, Émile, III.❖CONTR. Incommensurable, incomparable.DÉR. Commensurabilité.COMP. V. Incommensurable.
Encyclopédie Universelle. 2012.